SIT JIKAER
(ou la peine perdue)
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Grégoire Vauquois
" BAJGAR. J’ai un groupe de punk. Comme je dirais « j’ai une moto ». Ou « j’ai un chien ». Je ne suis pas un chien pour autant. A la rigueur je suis la copie d’un chien.
SIT JIKAER. Quoi de plus irrévérencieux et provocateur pour une copie que de se prendre pour un original ?
BAJGAR. Il suffit pas de le dire.
SIT JIKAER. Bien sûr que si. Qu’est-ce qu’on n’en a à foutre ? Qu’est-ce que ça change ? "
Qu’y a-t-il après le no-future ? Bajgar n’a pas perdu la foi dans l’espoir que la rage punk puisse soulever à nouveau le monde et sa vie. S’il n’a pas les moyens de remplacer la guitare électrique qu’il a brisée lors d'un concert, il rêve à un album-concept autour de la figure fantasmée de Sit Jikaer, jeune femme qui symbolise la révolte à l’état pur. Tour à tour héroïne sauvant le monde de l’apocalypse nucléaire, jeune élève contestant l’autorité du maître, militante inspirante dans les AG étudiantes, ou rock-star planétaire, ce personnage, dans des scènes qui forment comme la bande sonore et théâtrale de la pièce, scande les rêveries mélancoliques d’un jeune homme en prise avec les contradictions d’un état d’esprit punk qui se chercherait un avenir.